J’écrivais récemment que la densification du territoire était « inévitable et même souhaitable » après « avoir développé une vision à long terme » à la suite de consultations.
Je le crois toujours.
Toutefois, notre plan d’urbanisme le plus « récent » remonte à 2005. Beaconsfield n’était même pas encore la ville qu’elle est aujourd’hui. Elle faisait partie d’un arrondissement de la Ville de Montréal avec Baie-D’Urfé. C’est incroyable si l’on considère qu’un plan d’urbanisme « constitue le document officiel le plus important de la municipalité en termes de planification du développement de son territoire » [1].
Le plan d’urbanisme est, en un sens, une forme de contrat social entre la municipalité et ses citoyens; il permet à chacun de savoir, en matière de zonage, ce qui est permis ou non à différents endroits du territoire de la ville. Il vise à façonner et adapter les quartiers, au besoin, à un environnement en constante évolution.
Beaconsfield était tenue, légalement, d’adopter un nouveau plan d’urbanisme au plus tard en 2017, suite à l’adoption d’un nouveau schéma d’aménagement par l’agglomération de Montréal en 2015[2]. Elle ne l’avait alors pas fait. Ceux et celles en place à cette époque sont mieux placés que moi pour vous faire part du pourquoi.
C’est donc dire qu’aujourd’hui, Beaconsfield a un plan d’urbanisme qui date de 2005. Il est toujours en vigueur, mais il n’est pas conforme au schéma d’aménagement de l’Agglo adopté subséquemment.
La bonne nouvelle? C’est qu’un nouveau plan d’urbanisme, cohérent avec le schéma d’aménagement que l’Agglo adoptera dans un futur pas si lointain, devra être adopté d’ici quelques années et s’y conformer. Présentement toutefois, le processus est toujours à un autre niveau, c’est-à-dire à celui de la Communauté métropolitaine de Montréal qui est à élaborer une nouvelle mouture du Plan Métropolitain d’aménagement et développement (aussi appelé le « PMAD ») [3].
Consulter les résidents et les écouter est essentiel. C’est ce qui explique pourquoi le projet Imaginons L’ESPACE progresse. Un certain nombre de consultations ont été organisées et plusieurs rapports ont été rédigés au cours des dix dernières années[4], sinon plus encore. Ils ont tous souligné la nécessité de construire un nouveau bâtiment dans un premier temps et, quant à son emplacement, le parc Centennial et la marina ont été identifiés comme un emplacement de choix très tôt dans le processus.
Même si, comme beaucoup de gens, je n’étais pas convaincu au départ de la nécessité d’un nouveau centre culturel, j’ai reçu au cours des deux dernières années suffisamment d’informations pour conclure qu’un nouveau bâtiment était effectivement nécessaire. Il en va de la qualité des services rendus à notre communauté, dans un avenir proche et pour les prochaines générations.
Cependant, j’aurais préféré quand même que ce bâtiment soit construit ailleurs qu’au parc Centennial. Malgré cela, compte tenu de l’historique des nombreuses consultations publiques et de leurs conclusions, je me suis récemment rallié et j’ai voté en faveur du lancement d’un concours d’architecture et à la nomination des membres du jury qui mènera, selon toute vraisemblance, à la construction d’un bâtiment sur le terrain du parc Centennial ou de la marina.
De même, pour le projet de la Plaza Elm, je respecterai les résultats des dernières consultations publiques.
Il faut savoir qu’en 2016, un comité mandaté par le conseil recommandait pour le redéveloppement de la Plaza Elm, après avoir tenu des consultations publiques, «une densité maximale de trois étages» et des bâtiments «plus près de l’avenue Elm qui respecteraient (…) les marges de reculs de la réglementation actuelle » [5]. Ce rapport préconisait également de favoriser « une ambiance « village » grâce l’établissement d’espaces publics ».
Le projet actuel est très loin de ces recommandations. Le processus de consultation de l’automne dernier n’a pas abouti à un consensus qui, selon moi, justifie que l’on mette de de côté les recommandations formulées en 2016. Au contraire.
Jusqu’à ce qu’un nouveau plan d’urbanisme soit adopté, je crois que nous devrions nous laisser guider par ce que les consultations passées nous ont enseignées. En conséquence, à mon avis, pour le moment, tout bâtiment construit sur le site d’Elm Plaza ne devrait pas, entre autres choses, être d’une hauteur supérieure à trois étages. Selon moi, le redéveloppement de cet espace devrait offrir un visuel sur Elm beaucoup moins massif et, comme il était suggéré en 2016, favoriser une ambiance village.
Un nouveau plan d’urbanisme créera une vision à long terme et se voudra un nouveau contrat social avec notre population. Tous seront alors à même de savoir ce qui sera possible et permis – quelles seront les zones de Beaconsfield identifiées pour une plus grande densité et/ou un changement d’usage par exemples – et s’y préparer le cas échéant.
[1] Plan d’urbanisme – Outils de planification – Ministère des Affaires municipales et de l’Habitation (gouv.qc.ca)
[2] Schéma d’aménagement et de développement de l’agglomération de Montréal | Ville de Montréal (montreal.ca)
[3] PMAD | Plan métropolitain d’aménagement et de développement – Communauté métropolitaine de Montréal – CMM
[4] Imagine Centennial – Imagine Beaconsfield
[5] Rapport sur l’aménagement du territoire et l’évolution des besoins en habitation (beaconsfield.ca)