Au moment d’écrire ce mot*, le 27 octobre 2023, la suite du dossier de la Plaza Elm n’est pas connue.
Ce que je sais toutefois, c’est que la Plaza Elm ne peut pas – ne doit pas – être laissée en état de décrépitude comme c’est le cas pour encore bien longtemps. Cet espace doit être revitalisé et, selon moi, un projet mixte résidentiel commercial est la clé. Quoiqu’il en soit, tout développement futur à cet emplacement, comme d’autres projets ailleurs également, apportera son lot d’inconvénients à court terme.
Idéalement, à terme, peut-être même seulement à long terme, le projet qui sera éventuellement approuvé et construit fera la joie de notre municipalité et de nos résidents.
Mais un élément soulevé en consultation publique le 24 octobre m’interpelle: permettre à nos retraités de passer d’une maison à plus petit, afin qu’ils puissent demeurer à bon prix à Beaconsfield.
Que ce soit dans le cadre du projet de la Plaza Elm, ou ailleurs, c’est un objectif noble qui, pour moi, doit être prioritaire. Il s’inscrit au même rang que la nécessité d’être en mesure de pallier à la crise du logement et d’offrir des habitations abordables répondant aux besoins de notre population.
Nous savons depuis longtemps que cette décennie verrait les baby-boomers prendre leur retraite et, éventuellement, réduire leurs besoins en matière de logement. Ce n’est rien de nouveau, c’est une réalité que les démographes annoncent depuis très longtemps et les administrations passées de notre municipalité en ont été conscientes.
Une densification pour l’avenir est probablement inévitable et même souhaitable. Mais, Beaconsfield est présentement une ville dortoir, composée principalement de maisons unifamiliales, qui n’a pas de plan directeur permettant de réaliser cet objectif de façon ordonnée. Nous ne pouvons attendre, passivement, que les projets arrivent un par un, en essayant de les placer dans nos voisinages comme une cheville carrée dans un trou rond.
Certains ont un sentiment d’urgence; une crainte que le refus d’un projet à grande densité soit fatal aux finances, à court terme, de la municipalité. Notre maire a même dit qu’il était important qu’un projet soit également profitable pour le promoteur.
Bien que l’on souhaite que toutes les parties prenantes d’un projet puissent y trouver leur compte, une solution gagnant-gagnant, la profitabilité d’un projet n’est pas un des critères à considérer n’en déplaise à ceux qui sont d’opinion contraire.
Il est important de ne pas céder à la panique. Le leadership politique actuel et futur doit préparer l’avenir en développant une vision à long terme. Pour ce faire, il y aurait lieu, selon moi, d’entreprendre de grands travaux de planifications, de mandater aux besoins des ressources externes et de procéder à des consultations avec, entre autres, nos résidents afin d’établir un plan d’action à long terme, lequel aurait pour objectif d’établir une vision de ce que Beaconsfield sera pour les 50 prochaines années, et non pas seulement les prochaines quatre.
Nous avons besoin de développer de nouvelles sources de revenus. Dans le modèle de fiscalité municipale actuelle, ces revenus supplémentaires passent par une plus grande densification dans des zones spécifiques et, dans la mesure du possible, un développement d’un ou deux pôles économiques stratégiquement situés sur notre territoire. La pire chose à faire serait de nous limiter à une gestion à court terme; à seulement gérer le présent, au cas par cas, sans développer une vision concrète du long terme.
* Texte publié à l’origine dans la revue Contact de la Ville de Beaconsfield, édition de décembre 2023.